COMPTE-RENDU DE LA CONFÉRENCE DE VIRGINIA SEASE
- Cet article est une version révisée de notes
prises pendant une conférence de Virginia Sease à Montréal le 14 juillet 2014
- Louis Casgrain et Eric Philips-Oxford
La menace
quotidienne de la guerre et le chaos dans lequel nous vivons aujourd’hui nous
amènent à nous poser la question : « Y a-t-il un plan dans tout
cela? » Prétendre pouvoir répondre pleinement à cette question relèverait
d’un orgueil démesuré mais nous pouvons à tout le moins tenter de comprendre
les destins exceptionnels des êtres qui sont les véritables guides de
l’humanité. Le fait que certaines individualités se développent plus rapidement
que d’autres s’insère véritablement dans un plan plus large puisque ces êtres
sont appelés à devenir des enseignants pour l’humanité.
Rudolf
Steiner a très peu parlé de Scythianos, et ce qu’il en a dit demeure plutôt
mystérieux. Scythianos est l’un des plus importants maîtres de l’humanité. Il relie
le passé lointain avec le présent et l’avenir de l’humanité. Rudolf Steiner nous
parle d’un grand concile qui a eu lieu dans le monde suprasensible au 4e
siècle après J. C. Convoqué par Manès ou Mani (à ne pas confondre avec Manu,
qui est une autre entité), ce concile réunissait 3 autres individualités de
premier plan : Bouddha (qui se trouvait encore dans la sphère terrestre
après avoir atteint l’état de Bouddha à partir du stade de bodhisattva), l’individualité
qu’on appelle Maître Jésus (qui est également l’entité de Zarathoustra) et
Scythianos (qui était et demeure aujourd’hui la plus cachée de ces grandes
individualités).
Le but de ce concile était de s’assurer que la sagesse des mystères liée à l’Atlantide pourrait survivre et continuer à influencer le développement de l’humanité. Au cours de ce concile tenu dans le suprasensible, il fut décidé qu’une nouvelle impulsion spirituelle – l’impulsion rosicrucienne – serait implantée dans l’évolution humaine quatre ou cinq siècles plus tard, pendant le Moyen-Âge, et que, de concert avec Christian Rosenkreutz, ces quatre entités continueraient d’être présentes pour guider l’évolution de l’homme sur la Terre. La tâche fondamentale de ces grands guides de l’humanité était et demeure toujours celle de préserver la sagesse de l’ère atlantéenne (voir la conférence du 31 août 1909).
Le but de ce concile était de s’assurer que la sagesse des mystères liée à l’Atlantide pourrait survivre et continuer à influencer le développement de l’humanité. Au cours de ce concile tenu dans le suprasensible, il fut décidé qu’une nouvelle impulsion spirituelle – l’impulsion rosicrucienne – serait implantée dans l’évolution humaine quatre ou cinq siècles plus tard, pendant le Moyen-Âge, et que, de concert avec Christian Rosenkreutz, ces quatre entités continueraient d’être présentes pour guider l’évolution de l’homme sur la Terre. La tâche fondamentale de ces grands guides de l’humanité était et demeure toujours celle de préserver la sagesse de l’ère atlantéenne (voir la conférence du 31 août 1909).
Scythianos œuvrait
à partir de la région située à l’extrême-ouest de l’Europe et son impulsion
devait se répandre à travers toute l’Europe jusqu’à ce qui deviendrait plus
tard la Russie. Deux grands courants avaient en effet pris leur source sur
l’Atlantide et les deux se sont répandus à partir de la région extrême-ouest de
l’Europe (dans ce qui est aujourd’hui l’Irlande). Le premier de ces courants de
mystères était le courant méridional, dirigé par Manu. Ce courant a traversé
l’Europe et l’Asie pour devenir la culture de l’Inde ancienne. Le deuxième
était le courant septentrional, dirigé (ou inspiré) par Scythianos. Il s’est
aussi déplacé vers l’est à travers l’Europe et a donné lieu à plusieurs
courants secondaires comme ceux des mystères nordiques et des mystères d’Europe
centrale.
La première
tâche de Scythianos était d’établir les mystères d’Hibernie afin de préserver
l’ancienne sagesse de l’ère atlantéenne. Son but était de garantir que ne soit
pas perdu le lien étroit qui existait entre les êtres humains et les
hiérarchies dans l’Atlantide. Avec le temps, d’autres mystères ayant la même
mission furent fondés, par exemple dans le nord et le centre de l’Europe. Alors
que les êtres humains devenaient de plus en plus immergés dans la réalité
physique, Scythianos a élevé ce centre de mystères dans le monde éthérique, d’où son influence a rayonné sur les
mystères d’Hibernia, établissant ainsi les « mystères celtiques ».
Les peuples
atlantéens avaient un haut niveau de clairvoyance et percevaient directement
leur lien avec les êtres spirituels. Cependant, cette clairvoyance ne pouvait
pas se développer au-delà d’un certain degré en raison de la matérialité
grandissante des conditions terrestres. La faculté de clairvoyance a donc dû se
retirer au plus secret des écoles de mystères occidentales. Une des
caractéristiques de Scythianos est d’ailleurs qu’il demeure extrêmement caché
pour la conscience humaine ordinaire.
Scythianos avait
comme tâche de pénétrer profondément dans le mystère du corps humain. Ce n’est
qu’au Moyen-Âge que le nom « Scythianos » commença à être utilisé
pour désigner ce grand être, bien qu’il semble que le nom date d’une période
encore plus reculée. Selon Rudolf Steiner, celui qui connaît véritablement la
culture des mystères de l’Europe lève son regard vers l’être de Scythianos. Ce
grand enseignant préserve la sagesse secrète de l’Atlantide et le secret du
corps humain « d’éternité en éternité » – c’est-à-dire de la période
qui a précédé l’ancien Saturne jusqu’à celle qui suivra Vulcain.
Pendant la
4e époque post-atlantéenne, les extraordinaires facultés de Scythianos,
en particulier son pouvoir d’observer ce qui se passait partout sur la terre,
lui ont permis de contempler le Mystère du Golgotha au moment où il se produisait. Il a pu suivre ces évènements et inspirer
chez ses disciples une conscience de ce qui se passait en Palestine. Il a particulièrement
attiré leur attention sur les trois années pendant lesquelles le grand Esprit
solaire a vécu dans le corps de Jésus – du baptême de Jean à la Crucifixion et
au-delà. Les trois éléments essentiels qu’il a communiqué à ses disciples
portaient sont les suivants : Le Vendredi Saint et la déposition de croix;
le Samedi saint et la descente du Christ aux « enfers » (les mondes
inférieurs) pour en libérer les âmes qui y vivaient dans une « conscience amoindrie »;
le dimanche de Pâques et la Résurrection.
Avant l’événement du Samedi Saint, les individualités se réincarnaient
mais elles avaient perdu la capacité de voyager consciemment à travers les
sphères planétaires pendant la période entre la mort et une nouvelle naissance.
C’est pourquoi les Grecs disaient qu’il valait mieux être un mendiant dans ce
monde qu’un roi au royaume des enfers. Leur peur de la mort était plus la peur
d’une perte de conscience que celle de la souffrance de la mort.
De nombreux
peintres de la Renaissance italienne ont représenté cette descente du Christ
aux enfers. On y voit le Christ briser les portes de l’Hadès, effrayant ainsi une
multitude de petits démons qui se réfugient dans des crevasses et des cavernes
pendant que le Christ conduit hors du monde inférieur Abraham, Jacob, Moïse et
plusieurs autres.
Au moment
de la Résurrection, le dimanche de Pâques, le Christ, dans le corps de résurrection,
était d’abord une entité éthérique, comme le montre le fait que Marie-Madeleine
ne l’ait pas reconnu mais l’a d’abord pris pour le jardinier. Scythianos a pu
percevoir tous ces événements et les communiquer à ses disciples. Aux 4e
et 5e siècles, ces disciples étaient devenus les individualités que
nous connaissons comme les moines celtiques de la tradition irlandaise. Colomban,
Gallus et d’autres ont répandu le courant du christianisme celtique à travers
l’Europe. Ils avaient eu une expérience
du Christ au moment de l’événement du Golgotha et savaient ce qui s’y était
passé. Sergei Prokofieff a étudié cette question dans son livre intitulé
« Les sources spirituelles de
l’Europe de l’Est et les futurs mystères du Saint Graal ».
Au cours
d’une incarnation antérieure, Scythianos avait initié, entre autres, deux
disciples : l’un dans les mystères de l’être humain et l’autre dans les
mystères du corps humain. La première de ces deux initiations avait trait aux
mystères de la chair et du sang et l’individualité qui a reçu cette initiation
est plus tard devenue Joseph d’Arimathie. Le deuxième disciple, initié aux
mystères du corps humain, était Nicodème. D’après les mystères, Joseph
d’Arimathie et Nicodème étaient tous deux présents lorsque le corps du Christ a
été descendu de la croix. Joseph d’Arimathie est même entré dans le rocher de
la tombe qui a accueilli le corps du Christ.
Une autre
tradition est fondée sur l’Évangile apocryphe de Nicodème (qui n’a finalement
pas été inclus dans le canon du Nouveau Testament). Selon cet Évangile de
Nicodème, le jour qui a précédé la Résurrection, Joseph d’Arimathie a été capturé
et jeté dans une prison souterraine. Le dimanche de Pâques, le Christ lui est
apparu et lui a offert un calice symbolisant le mystère du sang. Grâce à son
haut degré de développement spirituel, Joseph d’Arimathie a été capable de
percevoir le calice (c’est-à-dire le cœur humain) pendant qu’il était dans sa
cellule de captivité, ce qui a amené une transformation de son propre sang. Il a
alors reçu la mission suivante : lorsqu’il serait libéré de prison, il
devait fonder une communauté de Gardiens du Graal. C’est ainsi que les Mystères
du Graal (mystères de la chair et du sang) ont voyagé de l’Irlande (Hibernie)
pour atteindre l’Europe centrale et enfin l’Europe orientale. Chacun des
endroits où des moines celtiques ont établi
leur résidence est devenu un centre pour ce courant des Mystères du Graal.
Rudolf
Steiner mentionne que le courant de mystères de Scythianos, qui agissait à
travers ces moines, a fini par atteindre la Russie. Il décrit ensuite comment
une ambiance de Graal s’y est ainsi établie. C’est de cette façon que les
peuples slaves ont absorbé l’impulsion portée par Scythianos et Joseph d’Arimathie,
ce qui a créé en eux une prédisposition à la conscience intérieure du Graal.
Ils gardaient leur âme ouverte pour recevoir l’impulsion du Christ.
Six ou sept
siècles avant le Mystère du Golgotha, il existait une culture dans les steppes
qui bordent le nord de la Mer Noire, où habitaient des tribus sarmates et
scythes. C’étaient des peuples nomades de structure sociale matriarcale, qui
avaient des liens avec les premières colonies grecques comme le signale
l’historien grec Hérodote. Les Celtes ont plus tard pénétré eux aussi dans la
même région.
Hérodote
rapporte avec force détails certaines parties de la mythologie des Scythes,
comme l’histoire d’Héraclès. Ce grand héros part à la recherche de ses juments
perdues. Il arrive à une chaîne de montagnes à l’est du Dniepr. Il y rencontre
une créature féminine appelée Mixoparthenos, qui a la forme d’une femme ayant pour
jambes deux serpents dont la tête est tournée vers le haut. Elle est forcée de
tenir ces deux serpents dans ses mains pour garder son équilibre (on peut
trouver cette figure mythologique gravée en des milliers d’endroits dans cette
partie du monde : en or, en argent et en bronze; sur des pièces de
monnaie, des ustensiles, des épées et d’autres armes, etc. : il s’agissait
donc à l’époque d’une imagination vivante, d’un symbole d’équilibre.) Héraclès
est forcé de s’accoupler avec cette créature afin de récupérer ses juments
perdues. De cette union naissent trois enfants, dont le plus jeune s’appelle Scythos.
Celui-ci est le seul qui soit assez fort pour faire plier l’arc d’Héraclès et
devient par la suite le roi et le progéniteur du peuple scythe.
Les Scythes
ont eu une civilisation florissante sur les rives nord de la Mer Noire et ont
servi de lien entre les cultures de l’Europe et celles du Caucase. Un centre de
mystères a été établi dans cette région. Il était dirigé par Scythos, qui avait
accueilli en lui l’être de Scythianos. Bien que les deux soient demeurés
distincts, on peut dire que Scythos était inspiré par l’être de Scythianos et
que les deux étaient ainsi liés. Dans une conférence donnée le 9 novembre 1914,
Rudolf Steiner affirme que les cultures des peuples slaves de l’Est ont évolué
sous la direction d’un des grands initiés de l’Occident.
Selon le
diagramme en U souvent utilisé par Werner Glas pour illustrer la suite des sept
époques culturelles de l’ère post-atlantéenne, nous constatons qu’il y a une
corrélation entre les 3e et 5e époques, entre la 2e
et la 6e époques, ainsi qu’entre la 1ère et la 7e
époque. On voit également d’après ce diagramme que la 4e époque
n’est corrélée avec aucune autre :
1. Inde ancienne ……………………………………………………………………………….
7e culture
2. Perse ancienne ………………………………………………………..…6.
Slave
3. Égypto-Chaldéenne…………………………..5.
Anglo-Américaine/Germanique
4.
Gréco-romaine
Rudolf
Steiner a déjà appelé la 7e époque culturelle l’époque
« américaine », mais comme il n’a utilisé ce nom qu’une seule fois,
nous ne nous sentons pas justifiés d’utiliser cette terminologie ici.
Remarquons
encore une fois que la 4e période culturelle doit demeurer isolée. Ce
qui doit se développer dans notre 5e époque culturelle
post-atlantéenne est la pensée logique, qui doit ensuite évoluer vers un état
de conscience supérieur. Pour que cette pensée logique puisse apparaître dans
notre 5e époque, une semence a dû être plantée pendant la 3e
époque, l’époque égypto-chaldéenne, la période du développement de l’âme de
sensation. Il fallait trouver un moyen pour transformer cette semence en une âme
de conscience.
Pendant la
3e période post-atlantéenne, un élément musical remarquable s’est
introduit dans l’évolution humaine. Rudolf Steiner décrit cette musique comme
s’étant développée grâce au travail de Scythianos, qui a ainsi pu influencer
les leaders des peuples européens. Mi-chant, mi-récitatif, cette musique était
accompagnée d’instruments à vent de type cornemuse ou pipeau. Les derniers
vestiges de cet art ont survécu chez les aèdes grecs et les bardes celtiques.
C’est d’ailleurs ce type particulier de musique qui a préparé l’âme humaine
pour le développement de la pensée logique de notre 5e période.
Le mythe
d’Apollon et d’Orphée remonte à cet étrange type d’expérience musicale. Toute
conscience provient de la sphère de la lumière, tout comme la musique et le
chant. Le mythe d’Orphée reflète cette expérience inspirée par Scythianos qui
date de la 3e période (2907 à 747 avant J.C.) d’une façon qui puisse
être comprise par les personnes de la 4e époque culturelle
post-atlantéenne. Orphée, dont le chant et la lyre charmaient même les dieux,
descend aux enfers pour récupérer sa bien-aimée, Eurydice, qui a été mordue au
talon par un serpent. Le chien gardien des enfers le laisse passer et Orphée chante
de façon si pathétique que les dieux du monde inférieur lui permettent de
reconduire Eurydice sur la terre, pourvu qu’il ne se retourne pas pour la
regarder. Sur le chemin du retour vers le monde d’en haut, Orphée, qui n’entend
aucun bruit derrière lui, a peur d’avoir été trompé et se retourne. Il doit
donc revenir dans le monde d’en bas et joue avec tant d’émotion que même les
pierres pleurent.
Pourquoi Orphée
ne devait-il pas regarder en arrière? Parce que les forces implantées dans
l’humanité au cours de la 3e période devaient demeurer en dormance
pendant la 4e période jusqu’à ce qu’elles puissent réémerger,
tranformées, au cours de la 5e époque. C’est à ce moment que devait
se développer l’impulsion rosicrucienne.
Pendant
tous ces développements, Manès, Bouddha, Zarathoustra/Maître Jésus et Scythianos
étaient présents. Bien qu’il ait indiqué qu’il y avait un certain entrelacement
entre l’activité de Maître Jésus et de Scythianos, Rudolf Steiner n’a jamais
révélé beaucoup de détails sur l’être de Scythianos, la discrétion étant une
des caractéristiques principales de l’individualité de cet être.
Scythianos travaille
actuellement à créer un chemin vers Christian Rosenkreutz, qui est le guide de
l’humanité pour toute la 5e période, de 1413 à 3573. Dans l’âge de
Michaël qui est le nôtre aujourd’hui, Christian Rosenkreutz est notre aide
terrestre tandis que Michaël est notre secours spirituel. La tâche de Christian
Rosenkreutz est d’amener l’humanité à prendre conscience qu’elle est
responsable de son développement spirituel et de la transformation de la terre.
Le
développement de la conscience de l’être humain individuel doit passer par deux
étapes fondamentales : 1) l’étude; 2) le développement de niveaux
supérieurs de conscience (Imagination, Inspiration, Intuition). Le
développement de la Terre doit s’accomplir par la pratique de choses comme
l’agriculture biodynamique, la médecine anthroposophique, la tri-articulation
de l’ordre social, etc.
Il existe
une collaboration entre Scythianos et Christian Rosenkreutz. Scythianos est le
gardien des mystères du corps physique et le grand défi de l’humanité se trouve
précisément dans le mystère du corps physique humain. Le fait que la science
moderne puisse faire quelque chose
avec le corps physique ne veut pas dire qu’elle devrait le faire. À un certain moment dans l’avenir, les forces
éthériques devront pénétrer dans le corps physique à tel point qu’elles
commenceront à le transformer. Le corps physique possédera alors des facultés
et des possibilités différentes. On peut voir un pas dans cette direction dans
l’art de l’eurythmie.
À la 6e
époque, Scythianos remplacera Christian Rosenkreutz comme guide de l’humanité. Il
sera alors porteur de l’impulsion fondamentale du mystère de la Parole. Il est
essentiel pour nous d’établir la conscience du « Je » au cours de
notre 5e période. À la 6e période, les êtres humains
seront incapables de dire toute parole qui pourrait nuire à d’autres êtres
humains ou aux êtres d’autres royaumes de la nature, comme les animaux. Scythianos
est lié au pouvoir de la récitation et à la musique de la parole.
1 comment:
Très intéressante synthèse ! Merci!
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