Comme
nouveau membre de votre Conseil, je voudrais commencer par vous dire combien
l’idée de faire partie du Conseil m’enthousiasme. Je me suis déjà réunie plusieurs fois avec
les autres membres du Conseil et peux témoigner du fait qu’il existe entre nous
une grande affinité et une vision commune.
Pour
retracer le fil de mon lien avec l’anthroposophie, je dois remonter jusqu’à ma
21e année lorsqu’en 1975 j’ai entendu une causerie sur la pédagogie
Waldorf donnée par Francis Edmunds à la Toronto Waldorf School. Après sa présentation, je suis sortie dans la
nuit froide habitée par une seule pensée : qu’il y avait, quelque part sur
la terre, des personnes qui pratiquaient cette pédagogie. L’année suivante, je me suis inscrite au programme
« Foundation Studies » à Spring Valley. Durant cette année-là j’ai
logé sur une petite ferme biodynamique.
En rentrant
à Toronto après cette formation, j’ai commencé à travailler dans le domaine du
livre, achetant éventuellement une librairie spécialisée dont je suis toujours
copropriétaire et gérante. Durant cette
époque je me suis mariée et j’ai eu deux enfants. C’est lorsque mes enfants ont fréquenté la
Waldorf Academy (qui s’appelait à l’époque The Alan Howard Waldorf School) que
j’ai renoué avec l’anthroposophie, m’impliquant au niveau de l’éducation des
parents et siégeant sur le conseil de l’école.
À l’âge de
42 ans, en suivant une formation au Rudolf Steiner Centre de Toronto j’ai
découvert le travail de Coenraad Van Houten sur la biographie et la destinée.
J’ai ensuite fait partie d’un groupe d’animateurs qui portaient ce travail dans
la région de Toronto. La même année,
j’ai participé à un atelier de fin de semaine sur la biographie animé par
Regine Kurek où j’ai vécu une puissante expérience de guérison par l’art (je
vivais une situation difficile à l’époque).
Mon prochain pas a été de suivre la formation complète de trois ans à temps partiel sur la biographie et l’art offerte par l’école Arscura à Toronto. Cela m’a amenée à m’inscrire à l’étape suivante : Art for Life, après quoi j’ai fini par devenir membre du corps enseignant d’Arscura.
Le fil conducteur de l’anthroposophie est donc au cœur même de ma vie. Il passe successivement à travers l’éducation aux adultes, l’étude du karma et de la destinée, la guérison par les arts, et la biographie, pour arriver au moment présent où je travaille avec l’art comme moyen de favoriser la connaissance de soi et du monde. J’ai de nombreuses occasions d’utiliser ces connaissances lorsque j’anime des ateliers de leadership. Mais il fallait que je découvre un langage, une structure et une méthodologie pour pouvoir exprimer et pratiquer dans le monde des affaires et des organisations, les concepts avec lesquels je travaille en anthroposophie. Ce langage, je l’ai développé en m’appuyant sur le travail de C. Otto Scharmer et sur le Theory U.
S’il est vrai que le gros de mon travail dans le domaine de la biographie et de l’art social se fait dans les groupes et les ateliers, une autre sorte d’apprentissage s’acquiert au niveau des interactions sociales. Comment créer des conditions et développer des pratiques qui puissent rendre visible la présence de l’esprit dans nos rencontres avec les autres? Et quel rôle l’art peut-il jouer dans la création de ces conditions?
Comment
faire pour que notre Société anthroposophique devienne véritablement un « nous »? Comment travailler ensemble pour devenir visibles
les uns pour les autres – et pour le monde extérieur? Comment reconnaitre les
endroits dans le monde où quelque chose de véritablement nouveau veut percer? Et comment faire pour que nous soyons nous-mêmes
présents au moment juste? De quoi devons-nous lâcher prise afin de créer un
espace pour le véritablement nouveau au sein de notre Société? Voilà autant de questions qui m’habitent à
l’heure actuelle.
Je vous remercie, chers membres de m’avoir accordé l’occasion de vous servir en tant que membre du Conseil, occasion qui représente à la fois un cadeau et une responsabilité. J’espère rencontrer beaucoup d’entre vous dans les mois qui viennent et entendre personnellement comment l’anthroposophie vit en vous et au sein de vos groupes de travail partout au pays. J’anticipe avec enthousiasme le travail en équipe avec mes collègues du Conseil. Nous œuvrerons ensemble pour rencontrer les besoins qui se font sentir à l’heure actuelle.
Dorothy LeBaron
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