Chers amis,
Alors que la
période de l’avent est commencée, je voudrais partager avec vous quelques
réflexions sur la biologie moderne, un
bref aperçu de la rencontre des Secrétaires généraux et des nouvelles
concernant le Goethéanum
Lors d’un dîner
de famille, j’avais un arrière cousin en face de moi. Neuropsychologue, il avait fait des
recherches sur le cerveau, en particulier sur une région qui était censée
contenir l’information spirituelle et religieuse. Dans la conversation, on abordait aussi la
question de la pensée. Je lui partageais
mes lectures sur cette question. Cet échange me permit de constater l’état actuel
de la recherche en biologie — en particulier la neurobiologie —, et combien grand
est l’écart qui sépare les matérialistes purs et durs et les tenants d’une
possible explication suprasensible de la pensée (sans nécessairement être des
anthroposophes).
Le ‘ Human Brain
project »
On mène
présentement en Suisse un projet fort coûteux qui vise à faire la cartographie
détaillée du cerveau afin de comprendre le jeu des connexions entre les
neurones. L’idée maîtresse de ce projet
est que toute faculté, toute connaissance ou toute origine de l’ activité
humaine peut être – à l’instar d’un ordinateur — localisée à l’intérieur du
crâne. Il n’y a aucun doute que la
biologie a fait des progrès énormes. On
n’a qu’à penser aux connaissances génétiques et à la « cartographie »
du génome humain, dévoilant ainsi le bagage génétique unique de chaque être
humain.
Le Human Brain
Project (Projet sur le cerveau
humain) est un ambitieux projet où participent des centaines de scientifiques. Il
n’en demeure pas moins que c’est un projet de recherche très controversé dans
le monde scientifique, car les opposants considèrent qu’on n’en sait pas encore
suffisamment sur le cerveau pour faire une cartographie des neurones.
Outre ce point,
on pourrait soulever la question de la conscience humaine. Certains
scientifiques défendent l’idée que c’est le cerveau qui pense et n’admettent nullement
l’existence d’un individu qui est à l’origine de la pensée. Alors qu’on essaie de localiser dans le
cerveau l’origine de toutes les activités humaines, d’autres montrent que le
corps humain, dans son intégralité, est impliqué dans la conscience de soi (
les professeurs Waldorf et les eurythmistes pourront corroborer cette
hypothèse). Certains penseurs comme
Thomas Nagel, professeur à l’université de New York, se sont penchés sur l’évolution de la
conscience, et arrivent à la conclusion que la science moderne ne peut pas
trouver des réponses à toutes nos questions et qu’il faut se référer à d’autres
paradigmes pour expliquer l’évolution de la conscience. Le monde scientifique a
sévèrement critiqué le livre de Nagel (1), mais il n’a pas été capable de faire
autrement que de l’accuser d’être un fantaisiste. Dans ce sens le thème de l’année proposée par
le Goethéanum, le Je se reconnaît
lui-même à la lumière de l’approbation michaélique du monde, nous incite à
une réflexion sur nos rapports entre les mondes sensible , suprasensible et la
conscience du Je .
En novembre
1919, Steiner a récité le texte suivant devant un public non averti de
l'anthroposophie : « cherchez la vie véritablement matérielle et pratique,
mais cherchez-la de telle sorte qu'elle ne vous étourdisse pas sur le véritable
esprit...cherchez l'esprit.’ (2)
La rencontre des
secrétaires généraux
La rencontre des
secrétaires généraux et les membres du
collège de l’école de la science de l’esprit , qui s’est tenue du 4-7 novembre dernier,
s’est déroulée en abordant trois
sujets : a) le thème de l’année ,le Je
se reconnaît lui-même à la lumière de l’approbation michaélique du monde,
b) la section d’anthroposophie générale et c) des récents événements au Goethéanum.
La réunion a
commencé par de courtes présentations de la part de Joan Sleigh du comité
directeur et des secrétaires généraux de l’Autriche et de l’Italie : leur
présentation était suivie de conversations. Helmut Goldeman a rapporté comment
l’intellect a glissé dans la seule région de la tête pour engendrer des pensées
mortes. Aujourd’hui, chaque être humain
peut reconquérir la pensée vivante en en faisant l’expérience intérieure. On pratique cette nouvelle façon de penser, mais
dans ce processus, l’être humain doit d’abord se connaître lui-même pour
pouvoir laisser place à l’impulsion michaélique. Chacun doit se confronter à lui-même pour
vaincre l’égoïté. Il a insisté sur
comment le « Je » peut se transformer à l’aide des exercices proposés
par Rudolf Steiner. Le Dr Gaspieri a
mentionné le fait que nous avons déjà la force pour dire « oui » à
l’esprit, alors que le « Je » et le monde sont par ailleurs davantage
séparés l’un de l’autre depuis un siècle.
Nous pouvons réaliser l’impulsion du Christ en
nous par un processus de guérison qui nous met plus étroitement en lien avec le
monde spirituel. Après le Golgotha, l’être humain est appelé à passer
par les étapes de l’amour vers le Logos. Joan Sleigh estime pour sa part que s’adonner
au monde spirituel signifie ne pas être dans un mode de sympathie ou d’antipathie. Il faut renforcer son moi pour pouvoir se
lier avec dévotion au monde invisible.
Le moi arrive à demeurer fort s’il s’inscrit dans la dévotion et l’amour
entre le monde manifesté et le monde élémentaire. Michael demande des forces
pour agir vers l’extérieur, le Christ demande des forces en soi pour agir à
l’intérieur de soi. Le nouveau langage
michaélique doit être en diapason avec la nouvelle langue que parle le Christ.
La section d’anthroposophie générale
En grand cercle,
nous avons échangé sur la section d’anthroposophie générale. Quel rôle a un secrétaire général pour
soutenir cette section qui cultive l’être humain pris dans un sens général? Souvent, cette section est identifiée à la
Classe. On a aussi évoqué la tragique situation de l’éloignement des
initiatives anthroposophiques par rapport à la Société.
Différents
projets
Le Goethéanum
voudrait organiser un grand congrès pour la Michaëlie en septembre 2016. Des
rencontres préparatoires auront lieu dès l’automne prochain. Il ne s’agit pas
de commémorer le passé, mais de préparer l’avenir. Plusieurs thèmes seront
abordés. Le mouvement anthroposophique doit être de son époque. Un thème retenu
c’est le lien entre l’école de la science de l’esprit, la société et les initiatives.
Plusieurs personnes actives dans la société participeront à la préparation due
ce congrès : il faut des propositions de tâches et de l’énergie pour
transformer le mouvement anthroposophique. Les différents pays pourront aussi
vivre au diapason ce grand événement.
L’organisation pour
monter la pièce de Faust est déjà bien entamée. L’année prochaine, quelques
tableaux seront présentés et à l’été 2016 la pièce en son entier sera
jouée dans sa forme intégrale.
La réfection
du toit est complétée à 75 %. Le
prochain grand projet à l’étude sera l’espace d’accueil avec un aménagement de
l’entrée ouest du Goethéanum.
Le Collegium
Le Collegium de
l’école de la science de l’esprit de l’Amérique du Nord, un lieu de recherche
spirituelle, est constitué de
représentants des différentes sections, de la section générale et de deux représentants des conseils des pays
respectifs. Même si le Collegium ne se veut pas un organe représentatif d’un
pays en particulier, dans le passé presque tous les membres étaient des
Américains. Aujourd’hui, il y a quatre membres qui viennent du Canada :
Monique Walsh pour la section d’anthroposohie générale, Bert Chase pour la
section des arts visuels , Ariel-Paul Saunders pour la section des jeunes et
moi-même pour le Conseil. La Société américaine a généreusement assumé, en
grande partie les frais relatifs aux rencontres. Il faudra voir à l’avenir
comment la Société canadienne pourrait davantage participer aux frais. Cela
dépendra aussi du soutient qu’on pourra avoir de nos membres.
Je vous souhaite
des Nuits saintes illuminées et riches en inspiration,
Arie van Ameringen,
Secrétaire général
(1)Thomas Nagel, Mind and Cosmos, 2012
(2)Information de
René Becker
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