Friday, September 12, 2014

Mot du Secrétaire général - Septembre 2014

- de Arie van Ameringen

Chers amis,

En juillet dernier Virginia Sease est venue à Montréal. Elle a travaillé une journée avec des membres de l’École de la science de l’esprit et le lendemain elle a donné une conférence publique sur Scythianos, un des grands initiés de l’humanité.  Les notes Louis Cassegrain publiées plus loin nous permettent de prendre connaissance du contenu de la conférence. Virginia  a partagé avec nous sa recherche sur cet initié peu connu. Sa visite a été aussi possible grâce à un soutien financier de la branche Sophia de Montréal. Des membres et amis du Québec, ainsi que plusieurs participants venant de différentes parties du Canada et de New York étaient présents. Nous sommes très reconnaissants envers Virginia, qui a pu trouver un moment dans son horaire très chargé pour venir au Canada.

Le congrès sur les Amériques
Du 22 au 27 juillet dernier s’est tenu un congrès sur la mission des Amériques au XXIe siècle, à Sao Paulo. Ce congrès a été organisé par la Société Anthroposophique au Brésil, Sociedade Antroposofica no Brasil. Ma femme et moi étions les seuls participants venant de l’Amérique du Nord. Le contenu des conférences avait quatre volets en lien avec la thématique «  De l’être psycho spirituelle qui se manifeste par les peuples d’Amérique » :
1. Quelle est la mission des Amériques à notre époque par rapport à la recherche du spirituel ?
2. Comment notre héritage culturel est-il un élément porteur d’avenir ?
3. Quels sont les archétypes communs dans les mythologies des différents peuples ?
4. Quels sont les interactions entre les gens et les lieux qu’ils habitent ?
Plusieurs intervenants ont mis l’accent sur l’apport des cultures autochtones et la richesse de leur sagesse. ( un article plus élaboré sur le congrès suivra)

La Société Anthroposophique au Brésil
Grâce à  la générosité de la société Anthroposophique au Brésil, nous avons pu participer au congrès et rencontrer des membres et des initiatives à Sao Paulo. Ce vaste pays, tellement en polarité avec notre pays sous plusieurs aspects, nous frappe par sa végétation luxuriante, la densité de sa population dans les grandes villes, et les différences sociales très marquées (l’esclavage a été aboli très tardivement à la fin du XIXe siècle). Nous avons pu apprécier chez les gens une hospitalité chaleureuse. Aussi, on remarque chez les Brésiliens un grand respect pour les personnes âgées, l’interaction entre les différentes générations se fait tout naturellement.

La Société Anthroposophique est très active et est soutenue par de nombreux dons. Lorsque nous avons visité le siège de la Société, Alfredo Rheinganz, le trésorier, nous a expliqué que les cours et les congrès permettaient aussi d’avoir des revenus importants et de soutenir entre autres , une maison d’édition.

Sergeï Prokofieff
Alors que plusieurs d’entre nous étaient en vacances, nous avons appris la triste nouvelle du passage du seuil de Prokofieff, après une longue maladie. Il était venu au Canada en 2009 et avait participé au congrès à Whitehorse. Plusieurs qui l’ont côtoyé se souviennent de sa grande chaleur humaine et de son travail infatigable comme chercheur en anthroposophie. Son œuvre restera une source d’inspiration pour approfondir l’Anthroposophie et entreprendre des initiatives.
À Hatley, une vingtaine de personnes se sont réunies pour faire la lecture du service pour les morts suivie par un partage sur notre rencontre personnelle ou à travers ses écrits et l’empreinte qu’il a laissée dans le cœur de chacun.

Le travail sur la rencontre avec le mal
Dans les Cantons de l’Est, à Cowansville, nous allons continuer la recherche entreprise au printemps dernier sur l’Antéchrist par une journée d’étude, d’échange et d’activités artistiques et deux semaines plus tard par une session sur la Pierre de fondation à North Hatley. Dans ce sens le petit livre de Sergeï Prokofieff, ‘La rencontre avec le mal’ *qui parle des quatre courants du mal à notre époque et comment la science de l’esprit, en particulier la Pierre de fondation peut être une façon de mettre de l’ordre dans le monde, nous servira de guide.  Il mentionne trois aspects qu’il faut développer pour faire l’expérience du Christ dans le monde éthérique : spiritualiser notre intellect, élargir notre conscience afin de favoriser l’imagination et d’être capable de vivre l’épreuve de ‘’l’impuissance’ vis-à-vis nos aspirations personnelles pour arriver à une résurrection dans l’âme.  C’est un ouvrage qui peut nous inspirer à travailler avec la Pierre de fondation.

Je voudrais terminer avec le verset que Rudolf Steiner a donné le 13 septembre 1914. Cette méditation était récitée lors du congrès sur les Amériques, mais est aussi un complément aux défis de notre époque présentés par Sergeï  Prokofieff:

Toi, esprit de mon espace sur terre
Dévoile ton antique la lumière
À l’âme emplie du Christ
Que je puisse te trouver par mes aspirations
Dans le chœur des sphères de paix
Qui résonne avec louange et force
Du sens humain dédié au Christ


Arie van Ameringen,
Secrétaire général
*La rencontre avec le mal, S.O. Prokofieff, Éditions branche Paul de Tarse ( épuisé)



Letter From the General Secretary - September 2014

- by Arie van Ameringen


Dear Friends,
Virginia Sease visited Montreal in July. She worked with the members of the School for Spiritual Science for a full day and on the following evening gave a public lecture on Skythianos, one of the great initiates and leaders of mankind. Eric Philip-Oxford’s article in this issue, based on the extensive notes taken by Louis Casgrain during the lecture, will allow readers to get an idea of the content of this talk in which Virginia shared her research on this little-known initiate. Her visit was made possible thanks to a generous donation by the Sophia Branch in Montreal. Members and friends from Quebec as well as several participants from other parts of Canada and New York were present. Our sincerest thanks to Virginia, who kindly agreed to carve out a moment from her extremely busy schedule to make the trip to Canada.

Conference on the Americas
From the 22nd to the 27th of July, a conference on the mission of the Americas in the 21st century was held in São Paulo, Brazil. The event was organized by the Anthroposophical Society in Brazil (Sociedade Antroposofica no Brasil). My wife and I were the only participants from North America. The conference content was divided into four categories under the main theme of “How the soul-spiritual dimension is living in the various peoples of the Americas”:
1.     What is the mission of the Americas in our time with respect to spiritual research?
2.     In what way can one’s cultural heritage carry an element for future evolution?
3.     What are the archetypes common to the mythologies of all the various populations?
4.     How do people interact with the place in which they live?
Many of the speakers pointed out the contribution of the indigenous cultures and their richness and wisdom (a more detailed article on this conference will appear at a later date).

The Anthroposophical Society in Brazil
It was thanks to the generosity of the Anthroposophical Society in Brazil that we were able to attend the conference and meet members and initiatives in São Paulo. This vast country, contrasting in so many ways with our own, is quite striking in the lushness of its vegetation, the density of the population in its large cities, and its quite obvious social disparities (slavery was abolished quite late, at the end of the 19th century). We were able to appreciate the warmth and hospitality of the people as well as noticing the great respect Brazilians have for the elderly among them – interaction among generations happens quite naturally.

The Anthroposophical Society is very active and receives numerous donations. When we visited Society headquarters, the treasurer, Alfredo Rheinganz, explained that courses and conferences also provide substantial income and even help fund a book publishing enterprise.

Sergei Prokofieff
At the time when many of us were on holiday, we learned the sad news that Sergei Prokofieff had crossed the threshold after a long illness. He had come to Canada in 2009 and had taken part in the Whitehorse conference. Many of those who met him will recall his great warmth and his tireless activity as an anthroposophical researcher. His work will ever remain a source of inspiration for deepening our relation to anthroposophy and for inspiring us to take on initiatives.

In Hatley, Quebec, some twenty persons gathered to give readings in his memory and share experiences of meeting him, either personally or through his writings – and to speak of how he touched our hearts.
Peter Selg has written a brief but gripping biography of Sergei which has just appeared in latest issue of Anthroposophy World Wide.

Ongoing work on “The Encounter with Evil “
In Cowansville, in the Eastern Townships, we are committed to continuing the work begun last spring on the theme of the Antichrist by holding a study day with conversation and artistic activities followed, two weeks later, by a session on the Foundation Stone in North Hatley. For this work we will take as our starting point Sergei Prokofieff’s short book entitled “The Encounter with Evil.* This work describes the four streams of evil in our time and how spiritual science, and in particular the Foundation Stone can help us to bring order into our world. He specifically mentions three qualities that we must develop in order to be able to experience the etheric Christ: spiritualization of our intellect, expansion of our consciousness so as to open our souls up to imagination, and the ability to withstand the experience of “powerlessness” with respect to our own personal aspirations in order to achieve the resurrection of our souls. This book can inspire us to work intensively with the Foundation Stone.

I would like to close with the verse Rudolf Steiner gave on September 13th, 1914. This meditation was recited during the Conference on the Americas, but it also directly addresses the challenges of our time described by Sergei Prokofieff.

You, spirit of my space on earth!
Reveal the light of your antiquity
To the soul imbued with Christ,
That striving it can find you
In the chorus of the spheres of peace,
Resounding with the praise and the power
Of the human sense devoted to Christ.

Arie van Ameringen,
General Secretary

*The Encounter with Evil, S. O. Prokofieff, Temple Lodge


Vivre l’expérience des Drames-Mystères


- de Richard Chomko


Au mois d’août dernier, nous étions quelque 300 personnes venues de partout dans le monde à nous réunir à Spring Valley, dans l’état de New York, pour assister aux Drames-Mystères de Rudolf Steiner présentés en langue anglaise.

Le contingent canadien était composé de personnes de la Colombie-Britannique, de la Nouvelle-Écosse, du Québec, de l’Alberta et de l’Ontario. Nous étions même dix résidents de la maison Hesperus. On y retrouvait également des spectateurs venus d’Angleterre, d’Irlande, de la Nouvelle-Zélande et une douzaine d’individus qui avaient fait le voyage à partir de l’Australie, ce qui m’a fort impressionné.

Bien sûr, on aurait pu trouver un tas de raisons pour ne pas y aller : la maladie de Lyme qu’on disait répandue dans la région, des nouvelles assez inquiétantes qualifiant les États-Unis d’état policier, et puis les coûts élevés du voyage, des repas et de la chambre d’hôtel – à peu près 2000 $ par personne pour les 10 jours.

Quelques-uns ont pu économiser en couchant chez des amis, ou à Holder House, improvisant des repas à partir de provisions achetés à la coopérative d’alimentation ou bien ayant eu la chance d’avoir reçu leurs billets en cadeau. Pourtant, les coûts relativement élevés peuvent avoir contribué au fait qu’il y avait si peu de jeunes parmi les spectateurs. Il paraît cependant que les habitants de l’endroit avaient eu la possibilité d’assister aux répétitions générales.

Il va sans dire que la cuisine était excellente, et biologique, et que le congrès avait été très bien organisé. Et que dire des Drames eux-mêmes? Or, je pense qu’il fallait y assister en personne pour apprécier l’ambiance qui y régnait. D’un certain point de vue, c’était comme une réunion des anciens d’une école secondaire. En effet, on y retrouvait des amis que l’on n’avait pas vus depuis belle lurette, des amis qui s’étaient assagis avec l’âge! Et, à l’instar d’une rencontre de l’École de Michaël, presque tous étaient impliqués sérieusement dans l’un ou l’autre domaine du travail anthroposophique.

Préparer la sixième époque
Lori Scotchko, une étudiante en eurythmie originaire de Thornhill, qui suit sa formation à Spring Valley cette année et qui a participé comme ouvreuse et sonneur de cloches, m’a raconté que presque tous les habitants de la communauté de Spring Valley étaient impliqués d’une façon ou d’une autre dans la réalisation de cette production des Drames-Mystères.

Très tôt au cours du congrès, on nous a expliqué combien le public d’une représentation théâtrale, et en particulier d’une représentation des Drames-Mystères, joue un rôle essentiel pour réaliser la dimension communautaire de l’art de la scène. On avait la nette impression que ce public était en mesure d’établir une profonde communion avec les acteurs et les drames eux-mêmes bien que, à la différence de ce qui se vit à Dornach, les spectateurs ont ri de temps à autre à des répliques que Rudolf Steiner n’a probablement pas conçues comme étant drôles!

Les rôles principaux de Johannes et Maria ont été interprétés de manière convaincante par Glen Williamson et Laurie Portocarrero. Beaucoup d’entre nous connaissaient déjà Glen pour l’avoir beaucoup apprécié lors de ses multiples représentations, seul ou accompagné, données ici à Toronto au cours des années. Laurie, qui donne des cours de formation théâtrale à Spring-Valley, avait à l’occasion fait partie de ces représentations avec Glen. Un autre acteur professionnel, Matthew Dexter, était venu d’Angleterre pour incarner le rôle de Capésius.

Un grand nombre d’eurythmistes et d’artistes de la parole ont aussi participé à la production. En tant que spectateur, je ne peux pas imaginer comment la représentation aurait pu réussir si les rôles de Lucifer, d’Ahriman et des trois forces de l’âme : Philia, Astrid et Luna, n’avaient pas été interprétés sur scène par des eurythmistes pendant que leurs répliques étaient données par des artistes de la parole à partir du balcon. Une musique de scène jouée par des lyres, des cloches, des gongs et un petit ensemble de cordes a servi à rehausser l’expérience théâtrale.

Il n’est pas facile d’exprimer en paroles l’expérience d’assister à une représentation des Drames-Mystères. On a nettement l’impression d’être touché d’une manière qui dépasse de loin les limites du théâtre traditionnel. Par conséquent, alors que la prestation de bien des acteurs principaux était brillante et celle de certains acteurs qui tenaient des rôles secondaires un peu moins, l’effet artistique qui se dégageait de l’ensemble a été infiniment plus grand que la somme de ses éléments constituants.

Il va sans dire que dans un congrès de neuf jours où on jouait quatre drames seulement, et malgré le fait que chaque drame pouvait durer une bonne partie de la journée, il y avait énormément d’autres activités. L’art de la parole en grands et petits groupes, l’eurythmie en petit groupe, les groupes d’échange et les espaces de discussion libres ont tous fourni un complément heureux aux heures que l’on passait assis dans l’obscurité d’une salle de théâtre.  

Les espaces de discussion libre accueillaient des thèmes proposés par les participants eux-mêmes. J’ai été agréablement surpris de voir que quatre personnes se sont rendues à l’espace de discussion libre que j’avais moi-même proposé sur le thème : Strader et l’avenir de la technologie occulte.

Comprendre Rudolf Steiner
Il est évident que les conférences sur les drames eux-mêmes et sur les personnages ont constitué un des éléments essentiels du congrès. Lorsque dans les années 90 j’avais assisté à une représentation de l’Éveil des Âmes dans la production de Marke Levine qui était à l’époque en tournée à travers l’Amérique du Nord, une grande partie de la signification de ce qui se passait sur la scène m’a échappé parce qu’il me manquait la compréhension préparatoire que ces conférences ont fournie.

Daniel Hafner, prêtre de la Communauté des Chrétiens pratiquant actuellement à Nuremberg, a donné une série de conférences d’introduction sur les quatre drames. Je connais Daniel depuis le temps qu’il travaillait comme prêtre à Toronto, et ai appris à estimer son style d’érudition anthroposophique. Durant la semaine précédant le congrès, Daniel avait donné deux conférences et animé un atelier à Toronto, événements auxquels j’ai tenu absolument à assister.  

Une chose que Daniel a très bien expliquée, c’est que Steiner s’est inspiré de personnes qu’il avait réellement connues dans la vie ou qu’il avait étudiées en esprit pour créer les personnages principaux des drames. Capésius, par exemple, représente Karl Julius Schroer, qui avait été un des professeurs de Rudolf Steiner et était celui qui avait redécouvert les Jeux de Noël d’Oberufer.

Il y a eu également des causeries fascinantes et instructives d’autres conférenciers sur quelques-uns des personnages principaux des drames tels que Capésius, Maria et Strader.

Activités parascolaires
Nous devons avouer que nous avons manqué une des conférences de Daniel, celle du vendredi soir, pour rendre visite à nos fils à New York. Chez Jonathan, à Brooklyn, nous avons connu un de ses amis, originaire d’Édimbourg. Celui-ci parlait de la génération qui a atteint la majorité après l’événement du 11 septembre, expliquant qu’on l’appelle la « Homeland generation ». Il a expliqué également comment Édimbourg était un endroit du globe où le voile qui sépare les mondes est très mince, et a raconté comment les conversations familiales chez lui laissaient souvent sa petite amie interloquée. Car il paraît que ses frères et sœurs sont tous philosophes ou théoriciens médiatiques et que lors des réunions de famille des mots très recherchés fusent de partout. Il connaissaît naturellement le mouvement Waldorf et nos discussions sur les Drames-Mystères ne lui semblaient pas le moindrement étranges.

Et pour faire suite à l’événement
La metteuse en scène, Barbara Renold, a répété plusieurs fois au cours du congrès que d’après elle le congrès n’aurait pas atteint son objectif s’il ne donnait pas une impulsion en vue d’un travail continu sur les drames. Je suis sûr qu’elle sera heureuse d’apprendre que Tim Nadelle a relevé le défi, prenant sur lui l’initiative de fonder un groupe ici à Toronto pour travailler en vue de monter, d’abord quelques tableaux, et éventuellement, d’ici deux ou trois ans, tout le premier Drame sur scène. La première rencontre de ce groupe se tiendra le 20 septembre de 14 h à 17 h dans les locaux de Hesperus. Barbara offrira de son côté un atelier en ligne sur les Drames-Mystères à partir de l’automne, et visitera plusieurs centres pour susciter de l’intérêt pour ce travail.

Glen Williamson et Laurie Portocarrero entreprendront à partir de l’automne une tournée pour présenter leur spectacle en duo portant le titre : The Mystery Journey of Johannes and Maria -- Highlights from Rudolf Steiner's Four Mystery Dramas. Il y aura une représentation du spectacle à la salle Novalis dans la région de Barrie le 2 novembre à 14 h 30.

Marke Levene, celui qui nous a présenté L’Éveil des Âmes dans les années 90, a annoncé son projet de monter une pièce qui fait suite aux 4 Drames-Mystères, que l’on est actuellement en train d’écrire, et d’amener la production en tournée. Marke prétend former une nouvelle compagnie théâtrale, dans un lieu qui reste à être déterminé, pour monter et amener en tournée non seulement cette suite des Drames-Mystères, mais également un spectacle d’eurythmie avec orchestre ainsi qu’un drame de Shakespeare. On peut trouver de plus amples renseignements sur ce projet en visitant le : www.workingofthespirit.com.

Comme nous l’avaient demandé les organisateurs de l’événement, nous sommes restés pour assister à la cérémonie de fermeture, ce qui a fait que nous n’avons pu lever l’ancre avant 14 h 30 le dimanche après-midi. Nous avions quand même l’espoir d’arriver chez nous vers minuit. Hélas, une attente d’une heure à la frontière et un retard supplémentaire d’une heure et demie dû aux multiples chantiers de construction le long de l’autoroute ont repoussé notre arrivée jusqu’à 3 heures du matin. Comme dirait l’autre, au Canada nous avons deux saisons : l’hiver et la construction.

Le lendemain, comme je ne me sentais pas très bien, je suis descendu voir le docteur McAlister pour voir si je n’avais pas attrapé la maladie de Lyme. Lorsque je lui ai dit où j’avais été, Kenneth m’a raconté que lui-même avait tenu les rôles du juif et de Strader dans une des premières productions des Drames-Mystères sous la direction de Hans Pusch à Spring Valley dans les années 70. 



Sunday, September 7, 2014

La Philosophie de la Liberté : La quête du trésor


Un congrès sur l’expérimentation épistémologique

- de Tim Nadelle

La Philosophie de la Liberté est une « carte au trésor ». Nous pouvons travailler avec cette carte de deux manières différentes. Nous pouvons la lire, prendre des notes, et nous réunir en cercles d’étude pour échanger et approfondir nos connaissances. Cette première façon d’aborder l’ouvrage est fondamentale et constitue une préparation essentielle à la deuxième approche, celle qui a pour but de découvrir le trésor lui-même.

Dans la préface de la nouvelle édition de sa Philosophie de la Liberté, parue en 1918, Steiner pose des questions susceptibles d’enflammer nos cœurs et nos imaginations. Il dirige notre attention au-delà de l’horizon, vers un pays que lui-même fréquentait et où, pour quiconque veut entreprendre la quête, il existe une multitude de trésors. Dans ses mots :

Deux questions primordiales concernant la vie de l’âme humaine dominent cet ouvrage. La première : Est-il possible de se former de l’entité humaine une conception pouvant servir de support à tout ce que l’expérience ou la science apportent à l’homme, alors même que ces données ne semblent pouvoir se fonder sur elles-mêmes et que le doute et le jugement critique les relèguent dans le domaine de l’incertitude? La seconde : l’homme en tant qu’être volontaire, a-t-il le droit de s’attribuer la liberté, ou bien cette liberté n’est-elle qu’une pure illusion due à l’aveuglement de l’homme face aux liens par lesquels la nécessité enchaîne sa volonté tout comme elle enchaîne les phénomènes naturels?   (NDT : toutes les citations sont tirées de la traduction de Georges Ducommun – ÉAR)

Il décrit ensuite le trésor, tout en fournissant quelques premiers conseils pratiques pour ceux qui désirent entreprendre le voyage épistémologique :

Aussi n’avons-nous point émis ici des conclusions achevées et définitives, mais nous avons montré qu’il existe un domaine d’expérience intérieure où l’activité de l’âme peut, chaque fois qu’il en est besoin, renouveler de manière vivante la solution de ces problèmes. Lorsqu’on a eu accès au domaine de l’âme où se situent ces questions, il s’avère que la véritable connaissance de cette sphère procure des éléments de réponses.

Ainsi, dès le tout début il devient clair que le trésor en question n’est pas une série de preuves philosophiques que l’on peut apprendre. Nous ne pouvons pas non plus y accéder en nous plongeant dans le contenu de la Philosophie de la Liberté, même si nous entreprenons une étude extrêmement approfondie. La cartographie ne représente qu’une activité préparatoire : elle ne peut qu’indiquer le chemin. Si nous voulons réellement assumer la quête de la connaissance, il nous faut découvrir le domaine d’expérience au sein duquel le vécu de l’activité intime de notre âme fournit des réponses vivantes à ces questions.

Heureusement, des activités potentielles d’exploration se trouvent sur presque toutes les pages du livre. Toutefois, nous devons activer notre force d’imagination pour les découvrir. À cet égard, la Philosophie de la Liberté se différencie des ouvrages d’introduction à l’anthroposophie. Dans Théosophie, la Science de l’Occulte, et l’Initiation, Steiner fournit de manière explicite des « exercices de l’âme » à pratiquer, alors que dans la Philosophie de la Liberté, ces exercices sont implicites. Chaque individu doit les trouver lui-même. Par exemple, dans le troisième chapitre de la Philosophie, Steiner caractérise l’activité d’âme la plus fondamentale, la plus centrale – celle qui nous permettra d’entamer le chemin d’un pas ferme : l’observation de la pensée :

Tout être humain normalement doué peut observer la pensée, s’il y met de la bonne volonté. Cette observation-là est la plus importante qu’il lui soit donné de faire. Car il observe alors une chose qu’il a créée lui-même; il ne rencontre plus un objet étranger, mais bien sa propre activité. Cette chose qu’il observe, il sait comment elle se réalise. Il en connaît à fond les conditions et les rapports. Voici donc trouvé un point d’appui solide, à partir duquel il nous est permis d’espérer une explication de tous les phénomènes de l’univers.

Ce serait donc tout à fait naturel que nous nous posions la question : Comment fait-on pour observer sa propre pensée? Or, le troisième chapitre (avec son « Appendice à la nouvelle édition de 1918 ») est en effet rempli d’indications que l’on peut mettre en pratique. Notre parcours demandera donc dans un premier temps que nous comprenions ces indications, et ensuite dans un deuxième temps que nous entreprenions le travail lui-même d’observation de notre propre pensée.

Nous vous invitons donc à venir participer en octobre 2015 à un congrès de fin de semaine où nous entamerons cette quête ensemble. L’événement se tiendra dans la région de Toronto. Veuillez visiter notre site www.philosophyfreedom.ca pour y laisser vos coordonnées si vous voulez recevoir des mises à jour sur le congrès.

Au cours de l’année, nous partagerons sur le site internet du congrès plusieurs « expériences de la pensée » que vous voudriez peut-être pratiquer pour vous préparer au congrès. (Ces exercices pourraient peut-être vous intéresser même si vous n’avez pas l’intention d’assister au congrès.) En visitant notre site www.philosophyfreedom.ca vous trouverez le premier de ces « expériences ».

Ces expériences ne sont pas des destinations; ils constituent plutôt d’éventuels points d’entrée sur le chemin. Vous pourriez peut-être choisir de pratiquer un des exercices pendant un certain temps, le modifier pour correspondre à vos besoins particuliers, ou encore l’éliminer tout simplement et en créer un autre qui conviendrait mieux à votre trajectoire personnelle. Ces expériences ne doivent être que des « provocations créatrices » pour ouvrir la voie à un travail individuel.

En espérant vous y voir!
Tim Nadelle


SCYTHIANOS : PASSÉ, PRÉSENT ET FUTUR

COMPTE-RENDU DE LA CONFÉRENCE DE VIRGINIA SEASE

- Cet article est une version révisée de notes prises pendant une conférence de Virginia Sease à Montréal le 14 juillet 2014

- Louis Casgrain et Eric Philips-Oxford

La menace quotidienne de la guerre et le chaos dans lequel nous vivons aujourd’hui nous amènent à nous poser la question : « Y a-t-il un plan dans tout cela? » Prétendre pouvoir répondre pleinement à cette question relèverait d’un orgueil démesuré mais nous pouvons à tout le moins tenter de comprendre les destins exceptionnels des êtres qui sont les véritables guides de l’humanité. Le fait que certaines individualités se développent plus rapidement que d’autres s’insère véritablement dans un plan plus large puisque ces êtres sont appelés à devenir des enseignants pour l’humanité.

Rudolf Steiner a très peu parlé de Scythianos, et ce qu’il en a dit demeure plutôt mystérieux. Scythianos est l’un des plus importants maîtres de l’humanité. Il relie le passé lointain avec le présent et l’avenir de l’humanité. Rudolf Steiner nous parle d’un grand concile qui a eu lieu dans le monde suprasensible au 4e siècle après J. C. Convoqué par Manès ou Mani (à ne pas confondre avec Manu, qui est une autre entité), ce concile réunissait 3 autres individualités de premier plan : Bouddha (qui se trouvait encore dans la sphère terrestre après avoir atteint l’état de Bouddha à partir du stade de bodhisattva), l’individualité qu’on appelle Maître Jésus (qui est également l’entité de Zarathoustra) et Scythianos (qui était et demeure aujourd’hui la plus cachée de ces grandes individualités).

Le but de ce concile était de s’assurer que la sagesse des mystères liée à l’Atlantide pourrait survivre et continuer à influencer le développement de l’humanité. Au cours de ce concile tenu dans le suprasensible, il fut décidé qu’une nouvelle impulsion spirituelle – l’impulsion rosicrucienne – serait implantée dans l’évolution humaine quatre ou cinq siècles plus tard, pendant le Moyen-Âge, et que, de concert avec Christian Rosenkreutz, ces quatre entités continueraient d’être présentes pour guider l’évolution de l’homme sur la Terre. La tâche fondamentale de ces grands guides de l’humanité était et demeure toujours celle de préserver la sagesse de l’ère atlantéenne (voir la conférence du 31 août 1909).

Scythianos œuvrait à partir de la région située à l’extrême-ouest de l’Europe et son impulsion devait se répandre à travers toute l’Europe jusqu’à ce qui deviendrait plus tard la Russie. Deux grands courants avaient en effet pris leur source sur l’Atlantide et les deux se sont répandus à partir de la région extrême-ouest de l’Europe (dans ce qui est aujourd’hui l’Irlande). Le premier de ces courants de mystères était le courant méridional, dirigé par Manu. Ce courant a traversé l’Europe et l’Asie pour devenir la culture de l’Inde ancienne. Le deuxième était le courant septentrional, dirigé (ou inspiré) par Scythianos. Il s’est aussi déplacé vers l’est à travers l’Europe et a donné lieu à plusieurs courants secondaires comme ceux des mystères nordiques et des mystères d’Europe centrale.

La première tâche de Scythianos était d’établir les mystères d’Hibernie afin de préserver l’ancienne sagesse de l’ère atlantéenne. Son but était de garantir que ne soit pas perdu le lien étroit qui existait entre les êtres humains et les hiérarchies dans l’Atlantide. Avec le temps, d’autres mystères ayant la même mission furent fondés, par exemple dans le nord et le centre de l’Europe. Alors que les êtres humains devenaient de plus en plus immergés dans la réalité physique, Scythianos a élevé ce centre de mystères dans le monde éthérique, d’où son influence a rayonné sur les mystères d’Hibernia, établissant ainsi les « mystères celtiques ».

Les peuples atlantéens avaient un haut niveau de clairvoyance et percevaient directement leur lien avec les êtres spirituels. Cependant, cette clairvoyance ne pouvait pas se développer au-delà d’un certain degré en raison de la matérialité grandissante des conditions terrestres. La faculté de clairvoyance a donc dû se retirer au plus secret des écoles de mystères occidentales. Une des caractéristiques de Scythianos est d’ailleurs qu’il demeure extrêmement caché pour la conscience humaine ordinaire.

Scythianos avait comme tâche de pénétrer profondément dans le mystère du corps humain. Ce n’est qu’au Moyen-Âge que le nom « Scythianos » commença à être utilisé pour désigner ce grand être, bien qu’il semble que le nom date d’une période encore plus reculée. Selon Rudolf Steiner, celui qui connaît véritablement la culture des mystères de l’Europe lève son regard vers l’être de Scythianos. Ce grand enseignant préserve la sagesse secrète de l’Atlantide et le secret du corps humain « d’éternité en éternité » – c’est-à-dire de la période qui a précédé l’ancien Saturne jusqu’à celle qui suivra Vulcain.

Pendant la 4e époque post-atlantéenne, les extraordinaires facultés de Scythianos, en particulier son pouvoir d’observer ce qui se passait partout sur la terre, lui ont permis de contempler le Mystère du Golgotha au moment où il se produisait. Il a pu suivre ces évènements et inspirer chez ses disciples une conscience de ce qui se passait en Palestine. Il a particulièrement attiré leur attention sur les trois années pendant lesquelles le grand Esprit solaire a vécu dans le corps de Jésus – du baptême de Jean à la Crucifixion et au-delà. Les trois éléments essentiels qu’il a communiqué à ses disciples portaient sont les suivants : Le Vendredi Saint et la déposition de croix; le Samedi saint et la descente du Christ aux « enfers » (les mondes inférieurs) pour en libérer les âmes qui y vivaient dans une « conscience amoindrie »; le dimanche de Pâques et la Résurrection.  Avant l’événement du Samedi Saint, les individualités se réincarnaient mais elles avaient perdu la capacité de voyager consciemment à travers les sphères planétaires pendant la période entre la mort et une nouvelle naissance. C’est pourquoi les Grecs disaient qu’il valait mieux être un mendiant dans ce monde qu’un roi au royaume des enfers. Leur peur de la mort était plus la peur d’une perte de conscience que celle de la souffrance de la mort.

De nombreux peintres de la Renaissance italienne ont représenté cette descente du Christ aux enfers. On y voit le Christ briser les portes de l’Hadès, effrayant ainsi une multitude de petits démons qui se réfugient dans des crevasses et des cavernes pendant que le Christ conduit hors du monde inférieur Abraham, Jacob, Moïse et plusieurs autres.

Au moment de la Résurrection, le dimanche de Pâques, le Christ, dans le corps de résurrection, était d’abord une entité éthérique, comme le montre le fait que Marie-Madeleine ne l’ait pas reconnu mais l’a d’abord pris pour le jardinier. Scythianos a pu percevoir tous ces événements et les communiquer à ses disciples. Aux 4e et 5e siècles, ces disciples étaient devenus les individualités que nous connaissons comme les moines celtiques de la tradition irlandaise. Colomban, Gallus et d’autres ont répandu le courant du christianisme celtique à travers l’Europe. Ils avaient eu  une expérience du Christ au moment de l’événement du Golgotha et savaient ce qui s’y était passé. Sergei Prokofieff a étudié cette question dans son livre intitulé « Les sources spirituelles de l’Europe de l’Est et les futurs mystères du Saint Graal ».

Au cours d’une incarnation antérieure, Scythianos avait initié, entre autres, deux disciples : l’un dans les mystères de l’être humain et l’autre dans les mystères du corps humain. La première de ces deux initiations avait trait aux mystères de la chair et du sang et l’individualité qui a reçu cette initiation est plus tard devenue Joseph d’Arimathie. Le deuxième disciple, initié aux mystères du corps humain, était Nicodème. D’après les mystères, Joseph d’Arimathie et Nicodème étaient tous deux présents lorsque le corps du Christ a été descendu de la croix. Joseph d’Arimathie est même entré dans le rocher de la tombe qui a accueilli le corps du Christ.

Une autre tradition est fondée sur l’Évangile apocryphe de Nicodème (qui n’a finalement pas été inclus dans le canon du Nouveau Testament). Selon cet Évangile de Nicodème, le jour qui a précédé la Résurrection, Joseph d’Arimathie a été capturé et jeté dans une prison souterraine. Le dimanche de Pâques, le Christ lui est apparu et lui a offert un calice symbolisant le mystère du sang. Grâce à son haut degré de développement spirituel, Joseph d’Arimathie a été capable de percevoir le calice (c’est-à-dire le cœur humain) pendant qu’il était dans sa cellule de captivité, ce qui a amené une transformation de son propre sang. Il a alors reçu la mission suivante : lorsqu’il serait libéré de prison, il devait fonder une communauté de Gardiens du Graal. C’est ainsi que les Mystères du Graal (mystères de la chair et du sang) ont voyagé de l’Irlande (Hibernie) pour atteindre l’Europe centrale et enfin l’Europe orientale. Chacun des endroits où des moines celtiques ont établi leur résidence est devenu un centre pour ce courant des Mystères du Graal.

Rudolf Steiner mentionne que le courant de mystères de Scythianos, qui agissait à travers ces moines, a fini par atteindre la Russie. Il décrit ensuite comment une ambiance de Graal s’y est ainsi établie. C’est de cette façon que les peuples slaves ont absorbé l’impulsion portée par Scythianos et Joseph d’Arimathie, ce qui a créé en eux une prédisposition à la conscience intérieure du Graal. Ils gardaient leur âme ouverte pour recevoir l’impulsion du Christ.

Six ou sept siècles avant le Mystère du Golgotha, il existait une culture dans les steppes qui bordent le nord de la Mer Noire, où habitaient des tribus sarmates et scythes. C’étaient des peuples nomades de structure sociale matriarcale, qui avaient des liens avec les premières colonies grecques comme le signale l’historien grec Hérodote. Les Celtes ont plus tard pénétré eux aussi dans la même région.

Hérodote rapporte avec force détails certaines parties de la mythologie des Scythes, comme l’histoire d’Héraclès. Ce grand héros part à la recherche de ses juments perdues. Il arrive à une chaîne de montagnes à l’est du Dniepr. Il y rencontre une créature féminine appelée Mixoparthenos, qui a la forme d’une femme ayant pour jambes deux serpents dont la tête est tournée vers le haut. Elle est forcée de tenir ces deux serpents dans ses mains pour garder son équilibre (on peut trouver cette figure mythologique gravée en des milliers d’endroits dans cette partie du monde : en or, en argent et en bronze; sur des pièces de monnaie, des ustensiles, des épées et d’autres armes, etc. : il s’agissait donc à l’époque d’une imagination vivante, d’un symbole d’équilibre.) Héraclès est forcé de s’accoupler avec cette créature afin de récupérer ses juments perdues. De cette union naissent trois enfants, dont le plus jeune s’appelle Scythos. Celui-ci est le seul qui soit assez fort pour faire plier l’arc d’Héraclès et devient par la suite le roi et le progéniteur du peuple scythe.
Les Scythes ont eu une civilisation florissante sur les rives nord de la Mer Noire et ont servi de lien entre les cultures de l’Europe et celles du Caucase. Un centre de mystères a été établi dans cette région. Il était dirigé par Scythos, qui avait accueilli en lui l’être de Scythianos. Bien que les deux soient demeurés distincts, on peut dire que Scythos était inspiré par l’être de Scythianos et que les deux étaient ainsi liés. Dans une conférence donnée le 9 novembre 1914, Rudolf Steiner affirme que les cultures des peuples slaves de l’Est ont évolué sous la direction d’un des grands initiés de l’Occident.

Selon le diagramme en U souvent utilisé par Werner Glas pour illustrer la suite des sept époques culturelles de l’ère post-atlantéenne, nous constatons qu’il y a une corrélation entre les 3e et 5e époques, entre la 2e et la 6e époques, ainsi qu’entre la 1ère et la 7e époque. On voit également d’après ce diagramme que la 4e époque n’est corrélée avec aucune autre :

1. Inde ancienne ………………………………………………………………………………. 7e culture
2. Perse ancienne ………………………………………………………..…6. Slave
3. Égypto-Chaldéenne…………………………..5. Anglo-Américaine/Germanique
      4. Gréco-romaine

Rudolf Steiner a déjà appelé la 7e époque culturelle l’époque « américaine », mais comme il n’a utilisé ce nom qu’une seule fois, nous ne nous sentons pas justifiés d’utiliser cette terminologie ici.  

Remarquons encore une fois que la 4e période culturelle doit demeurer isolée. Ce qui doit se développer dans notre 5e époque culturelle post-atlantéenne est la pensée logique, qui doit ensuite évoluer vers un état de conscience supérieur. Pour que cette pensée logique puisse apparaître dans notre 5e époque, une semence a dû être plantée pendant la 3e époque, l’époque égypto-chaldéenne, la période du développement de l’âme de sensation. Il fallait trouver un moyen pour transformer cette semence en une âme de conscience. 

Pendant la 3e période post-atlantéenne, un élément musical remarquable s’est introduit dans l’évolution humaine. Rudolf Steiner décrit cette musique comme s’étant développée grâce au travail de Scythianos, qui a ainsi pu influencer les leaders des peuples européens. Mi-chant, mi-récitatif, cette musique était accompagnée d’instruments à vent de type cornemuse ou pipeau. Les derniers vestiges de cet art ont survécu chez les aèdes grecs et les bardes celtiques. C’est d’ailleurs ce type particulier de musique qui a préparé l’âme humaine pour le développement de la pensée logique de notre 5e période.

Le mythe d’Apollon et d’Orphée remonte à cet étrange type d’expérience musicale. Toute conscience provient de la sphère de la lumière, tout comme la musique et le chant. Le mythe d’Orphée reflète cette expérience inspirée par Scythianos qui date de la 3e période (2907 à 747 avant J.C.) d’une façon qui puisse être comprise par les personnes de la 4e époque culturelle post-atlantéenne. Orphée, dont le chant et la lyre charmaient même les dieux, descend aux enfers pour récupérer sa bien-aimée, Eurydice, qui a été mordue au talon par un serpent. Le chien gardien des enfers le laisse passer et Orphée chante de façon si pathétique que les dieux du monde inférieur lui permettent de reconduire Eurydice sur la terre, pourvu qu’il ne se retourne pas pour la regarder. Sur le chemin du retour vers le monde d’en haut, Orphée, qui n’entend aucun bruit derrière lui, a peur d’avoir été trompé et se retourne. Il doit donc revenir dans le monde d’en bas et joue avec tant d’émotion que même les pierres pleurent.

Pourquoi Orphée ne devait-il pas regarder en arrière? Parce que les forces implantées dans l’humanité au cours de la 3e période devaient demeurer en dormance pendant la 4e période jusqu’à ce qu’elles puissent réémerger, tranformées, au cours de la 5e époque. C’est à ce moment que devait se développer l’impulsion rosicrucienne.

Pendant tous ces développements, Manès, Bouddha, Zarathoustra/Maître Jésus et Scythianos étaient présents. Bien qu’il ait indiqué qu’il y avait un certain entrelacement entre l’activité de Maître Jésus et de Scythianos, Rudolf Steiner n’a jamais révélé beaucoup de détails sur l’être de Scythianos, la discrétion étant une des caractéristiques principales de l’individualité de cet être.

Scythianos travaille actuellement à créer un chemin vers Christian Rosenkreutz, qui est le guide de l’humanité pour toute la 5e période, de 1413 à 3573. Dans l’âge de Michaël qui est le nôtre aujourd’hui, Christian Rosenkreutz est notre aide terrestre tandis que Michaël est notre secours spirituel. La tâche de Christian Rosenkreutz est d’amener l’humanité à prendre conscience qu’elle est responsable de son développement spirituel et de la transformation de la terre.

Le développement de la conscience de l’être humain individuel doit passer par deux étapes fondamentales : 1) l’étude; 2) le développement de niveaux supérieurs de conscience (Imagination, Inspiration, Intuition). Le développement de la Terre doit s’accomplir par la pratique de choses comme l’agriculture biodynamique, la médecine anthroposophique, la tri-articulation de l’ordre social, etc.

Il existe une collaboration entre Scythianos et Christian Rosenkreutz. Scythianos est le gardien des mystères du corps physique et le grand défi de l’humanité se trouve précisément dans le mystère du corps physique humain. Le fait que la science moderne puisse faire quelque chose avec le corps physique ne veut pas dire qu’elle devrait le faire. À un certain moment dans l’avenir, les forces éthériques devront pénétrer dans le corps physique à tel point qu’elles commenceront à le transformer. Le corps physique possédera alors des facultés et des possibilités différentes. On peut voir un pas dans cette direction dans l’art de l’eurythmie.

À la 6e époque, Scythianos remplacera Christian Rosenkreutz comme guide de l’humanité. Il sera alors porteur de l’impulsion fondamentale du mystère de la Parole. Il est essentiel pour nous d’établir la conscience du « Je » au cours de notre 5e période. À la 6e période, les êtres humains seront incapables de dire toute parole qui pourrait nuire à d’autres êtres humains ou aux êtres d’autres royaumes de la nature, comme les animaux. Scythianos est lié au pouvoir de la récitation et à la musique de la parole. 

LLOYD GENIO PELECH, Born: Vancouver, Nov. 6, 1926


- by Michael Roboz and John Bach

Lloyd Genio Pelech, a long-time member of the Anthroposophical Society in Canada crossed the Threshold in Vancouver, on Aug 14th, 2014 at the age of 88. Lloyd had been battling cancer and the effects of a stroke suffered in 2011. He will be remembered for his great warmth of heart and radiating positive energy, which brought a sense a calmness and joy to all that had the pleasure of meeting this truly kind soul. Lloyd was a steadfast member of the Society, and attended the Wednesday Vidar Study for many decades, and was also a devoted member of the congregation of the Christian Community. He also served on the board of the Rudolf Steiner Centre for many years.

Lloyd was an Art teacher in the public school system, but always found time to help others in the anthroposophical community. His masterful carpentry skills were put to use in building bookshelves for the various incarnations of the Rudolf Steiner centre here in Vancouver, as well helping others in home renovations in the community. These he did warmly and happily, always free of charge.

Lloyd was a devoted husband and father, and gave loving care and assistance to his first wife Dawn, who suffered from the ravages of Multiple Sclerosis for many years. He is now re-united with Dawn, who passed away in 1988.

Lloyd was an avid and accomplished gardener with a beautiful home garden filled with a mix of flowers and vegetables. He was famous in the Vancouver community for his beefeater tomatoes, which he planted from seed, and would then give away to anyone who had room in their own gardens for this cultivated treasure.  As well as being a long-time art teacher, Lloyd was also a skilful artist, creating beautiful spirit landscapes, filled with spiritual beings and Christian imagery. He created cards from photographs of this art that that he gave out to many in the Anthroposophical and Christian Communities in Vancouver.
In the last few months of his life, Lloyd, even though his health was declining, always had a warm smile and cheerful demeanour to everyone who visited him, and to all of the care workers who helped him during this time.

Lloyd will be dearly missed, but his spirit will continue to work from the other side of the threshold inspiring and helping us, just as did when he was here with us in physical incarnation. A sample of Lloyd’s beautiful artistic skill is included on the sidebar of the September eNews..






Wednesday, September 3, 2014

Mystery Drama Conference

- by Giselher Weber

Dear Friends,

Two weeks ago I came back from the English performance of the four Mystery Dramas by Rudolf Steiner in Spring Valley, NY. It was a great experience. We had very good introductory lectures by Daniel Hafner on the in-between days and bio-dynamic food throughout our stay.

I have two comments:
  1. We, the audience, felt included in the play to such an extent that we made the problems acted out on stage our own. I saw the four plays in Dornach four years ago. The performances were perfect. But they happened on the stage, and we were the audience. In Spring Valley we onlookers felt included, not so much by introductory scenes played in front of the curtain, but by the warm-hearted play of the professional actors and the lay actors alike. It must have had something to do with the direction of Barbara Renold.
  2. If you could not make it to the plays for any reason you missed something significant.
Click here to read a flyer containing information for arrangements for bringing excerpt scenes concerning the two main characters Johannes and Maria to your city.

All the best,

Giselher Weber

Skythianos Past, Present and Future

Report on Virginia Sease's lecture in Montréal on 14 July 2014

- by Eric Philips-Oxford, based on notes taken by Louis Casgrain

As we experience the threat of potential war and the chaos surrounding us on a daily basis, we are prompted to ask the question: “Is there a plan in all this?” Although it would be hubris to claim to be able to give a full answer to this question, we can at least attempt to understand the exceptional destinies of beings who are true leaders of humanity. The fact that there are certain individuals who develop more quickly than others is in truth part of a greater plan, since these individuals are called upon to become teachers for mankind.

Rudolf Steiner spoke very little about Skythianos, and what he did say seems quite mysterious. Skythianos is one of the most important teachers of humanity and connects the remote past with the present and the future of mankind. Rudolf Steiner pointed to a great council which took place in supersensible world during the 4th century A.D. This council was called by Manes – or Mani (not to be confused with Manu, who is another being). Manes gathered 3 other leading individualities around himself: Buddha (who, after having risen to Buddhahood from the condition of Bodhisattva, was still in the sphere of the Earth), the individuality called Master Jesus (who is also the Zarathustra entity), and Skythianos (who was and remains the most hidden of these great individualities).

The purpose of this council was to ensure that the mystery wisdom connected with Atlantis would continue to thrive and to influence the development of humanity. During this council held in the supersensible world it was decided that a new spiritual impulse would be implanted into human evolution 4 or 5 centuries later, during the Middle Ages. This would be the Rosicrucian impulse, and together with Christian Rosenkreuz, these 4 other entities will always be present to guide earthly man’s evolution. The fundamental task of these great leaders of mankind was and remains the preservation of the wisdom of the Atlantean epoch. (c.f. lecture of August 31, 1909).

Skythianos worked from the far western region of Europe, and his impulse was gradually to spread through Europe all the way into what would later become Russia. Indeed, there were two great streams of humanity that originated out of Atlantis, and both started from the far western region of Europe (Ireland). The first of these was the southern mystery stream, whose leader was Manu. This stream made its way across Europe to Asia and became the ancient Indian culture. The second was the northern stream, led (or inspired) by Skythianos. It also moved eastward into Europe and as it spread generated several secondary mystery streams, such as the Nordic mysteries and the central European mysteries.

Skythianos’ first task was to establish the Hibernian mysteries for the purpose of preserving the ancient wisdom of Atlantean times. It was his goal to ensure that the close connection of human beings with the hierarchies which had existed on Atlantis not be lost. In time, other mystery centres were founded with the same mission, for example in northern and central Europe.  As human beings became more and more immersed in physical reality, Skythianos lifted this centre into the etheric world, from which its influence streamed down into the Hibernian mysteries, thus establishing what we know as the Celtic mysteries.

The Atlantean peoples had had a high degree of clairvoyance and had enjoyed a direct perception of their connection with spirit beings. However, that clairvoyance could not develop beyond a certain point due to the increasing materialisation of conditions on earth. The faculty of clairvoyance was forced to withdraw into the most secret of the Western mystery schools. It is a characteristic of Skythianos that he remains concealed to the greatest degree from ordinary human consciousness.

Skythianos had the task of entering deeply into the mystery of the human body. It was actually only in the Middle Ages that the name “Skythianos” began to be used to refer to this great being, though it would seem that the name had originated even earlier. According to Rudolf Steiner, he who truly knows European mystery culture must raise his gaze upwards towards the being of Skythianos. This great teacher preserves the secret wisdom of Atlantis and the secret of the human body “from eternity to eternity” – meaning from before Old Saturn to beyond Vulcan.

During the 4th post-atlantean epoch, Skythianos’ extraordinary capacities and his power to observe everything that was happening everywhere on earth allowed him to view the Mystery of Golgotha as it was taking place. He could follow these events and inspire his pupils to be aware of what was going on in Palestine. He drew special attention to the 3 years during which the great Sun Spirit lived in the body of Jesus – from the baptism by John to the Crucifixion and beyond. The three essential elements he imparted to his pupils dealt with: Good Friday and the subsequent deposition of the body from the cross; Holy Saturday and Christ’s descent into the underworld to release the souls living there in “dull consciousness”; and Easter Sunday and the Resurrection.  Prior to the Holy Saturday event, individuals were of course reincarnated but had lost the ability to travel consciously through the planetary spheres during the time between death and a new birth. This is why the Greeks said that it was better to be a beggar in this world than a king in the underworld. Their fear of death was more a fear of losing consciousness than it was a fear of the pain of death. 

Many painters of the Italian Renaissance have depicted this descent of Christ into hell, showing how Christ breaks down the doors of hell and causes a myriad of little demons to scurry for cover in crevices and caves while Christ leads Abraham, Jacob, Moses and others out of the netherworld.

When the Resurrection took place on Easter Sunday, Christ, in the Resurrection Body, was at first an etheric entity, as is shown by the fact that Mary Magdalen did not recognize him but initially took him to be the gardener. Skythianos could perceive all these events and impart them to his pupils. By the 4th and 5th centuries, these pupils had become the individualities we know as the Celtic monks of the Irish tradition. Columba, Gallus, Alcuin and others spread the stream of Celtic Christianity throughout Europe. They had had an experience of Christ at the time of the Golgotha event and were aware of what had happened there. Sergei Prokofieff has investigated this matter in his book entitled “The Spiritual Sources of Eastern Europe and the Future Mysteries of the Holy Grail.”

During an earlier incarnation, two special pupils had been initiated by Skythianos into the mysteries of 1.) The human being, and 2.) The human body. The first of these two initiations involved the mysteries of the flesh and the blood, and the individuality thus initiated later became Joseph of Arimathea. The second pupil, initiated into the mysteries of the flesh, was Nicodemus. According to mystery knowledge, both Joseph of Arimathea and Nicodemus were present at the deposition from the cross. Joseph of Arimathea actually entered the grave that received the body of Christ.

Another tradition is based on the apocryphal Gospel of Nicodemus (which was eventually not included in the canon of books of the New Testament). According to the Gospel of Nicodemus, on the day before the Resurrection, Joseph of Arimathea was captured and thrown into an underground prison. On Easter Sunday, Christ appeared to him and offered him a chalice – symbolizing the mystery of the blood. Owing to his high degree of spiritual development, Joseph of Arimathea was able to perceive the chalice (i.e. the human heart) while in his prison cell, and this actually brought about a transformation of his own blood. He was then given the following task: upon his release from prison he was to found a community of Guardians of the Grail. These mysteries of the Grail (mysteries of the flesh and the blood) thus traveled from Hibernia (Ireland) to Central Europe and finally to Eastern Europe. Each of the places where individual Celtic monks established residency became a centre for this mystery Grail stream.

Rudolf Steiner mentions how the mystery stream of Skythianos working through these monks reached Russia and how a Grail mood was established there. In this way the Slavic peoples took in the impulse carried by Skythianos and Joseph of Arimathea, and this created within them a predisposition towards an inner Grail consciousness. They held their souls open to receive the Christ impulse.

Six or seven centuries before the Mystery of Golgotha, there existed a culture on the steppes north of the Black Sea which included the Sarmatian and Scythian tribes. These were nomadic peoples who lived according to a matriarchal social structure. They also had some connection with the early Greek colonies, as reported by the Greek historian Herodotus. The Celts also later made their way into this same region.

Herodotus recounts in detail some of the Scythian mythology, such as the story of Heracles. This great hero goes in search of mares he has lost. As he travels to find these lost horses, he comes to a range of mountains east of the Dnieper River. There he meets with a female creature called the Mixoparthenos, whose form is that of a woman with two serpents for legs, the heads of which curve back upwards. She is forced to hold these serpents in her hands to keep her balance. (This mythological figure can be found engraved in thousands of places in that part of the world: in gold, silver, and bronze; on coins, plates, swords and other weapons, etc. At the time, this was a living imagination, a symbol of balance.) Heracles is forced to mate with this creature in order to regain possession of his lost mares. From this union three children are born, the youngest of whom is named Scythos. Scythos is the only one strong enough to bend Heracles’ bow, and subsequently becomes king and the progenitor of the Scythian people.

The Scythians thrived on the north shore of the Black Sea, and acted as link between the cultures of Europe and that of the Caucasus. A mystery centre was established there led by Scythos, who received into himself the being of Skythianos. Although the two remained distinct entities, we can say that Scythos was inspired by the being of Skythianos, and that the two were thus interconnected. In a lecture given on November 9, 1914, Rudolf Steiner states that the culture of the Eastern Slavic peoples evolved under the guidance of one of the great initiates of the West.

According to the “U” shaped diagram often used by Werner Glas to illustrate the sequence of the seven cultural epochs of the post-atlantean era, we see how there is a correlation between the 3rd and 5th epochs, between the 2nd and 6th epochs, and between the 1st and 7th epochs. We also see from this diagram how the 4th epoch stands alone:



Rudolf Steiner at one time did call the 7th cultural epoch the “American” cultural epoch, but did so only once, so we do not feel justified in using that terminology here.

We shall once again point out the fact that the 4th period had to stand alone. What is to develop in our 5th post-atlantean cultural epoch is logical thinking, which is then to begin to evolve into a higher state of consciousness. In order for this logical thinking to appear in human evolution in our 5th epoch, a seed had to be planted during the 3rd period, the Egypto-Chaldean epoch, the period of the development of the sentient soul. And a means had to be found to transform it into the consciousness soul. 

During the 3rd post-atlantean period a remarkable musical element flowed into human evolution. Rudolf Steiner describes this music as having developed thanks to the working of Skythianos, who in this way influenced the leaders of the European peoples. This music, half singing, half recitative, was accompanied by pipe-like instruments. The last remnants of this lived on in the Greek and Celtic bards. And indeed, it was this particular music which prepared the human soul for the development of the logical thinking of our 5th period.

The myth of Apollo and Orpheus harks back to this strange kind of musical experience. All consciousness comes from the sphere of light, as do music and song. The Orpheus myth speaks of this Skythianos-inspired experience belonging to the 3rd period (2907 BC -747 BC) in a way that could be understood by the people of the 4th post-atlantean period: Orpheus, whose singing and harp playing charms even the Gods, travels to the underworld to retrieve his loved one, Eurydice, who had been bitten at the heel by a serpent. The hound of hell lets him pass, and he sings with such pathos that the gods of the underworld allow him to lead Eurydice back to earth – provided, however, that he not look back at her. On his way back to the upper world, Orpheus, not hearing anything behind him, is afraid he has been tricked and turns around. He returns once again to the netherworld and plays so movingly that even the stones weep.

Why was Orpheus not to look back? It is because the forces implanted in mankind during the 3rd period by Skythianos had to remain dormant during the 4th period until they could re-emerge, transformed, in the 5th epoch. It was then that the Rosicrucian impulse would have to develop.

During all these developments, Manes, Buddha, Zarathustra/Master Jesus and Skythianos were present. Although he indicated that there was an interweaving of the activity of Master Jesus and that of Skythianos, Rudolf Steiner always refrained from revealing many details concerning the being of Skythianos – discretion is indeed the very characteristic of this great being.

Skythianos works at present by creating a pathway towards Christian Rosenkreuz, the being who is the leader of humanity from 1413 to 3573. In the present age of Michael, Christian Rosenkreuz is our earthly helper while Michael is our spiritual helper. Christian Rosenkreuz’ task is to bring human beings to the realization that they are responsible for their own spiritual development and for the transformation of the earth.

The development of the consciousness of the individual human being is to go through two fundamental steps: 1) study; 2) the development of the higher levels of consciousness (Imagination, Inspiration, Intuition). But the development of the earth is to be accomplished through such practices as biodynamic agriculture, anthroposophical medicine, three-folding of the social order, etc.

There is a collaborative working between Skythianos and Christian Rosenkreuz. Skythianos is the guardian of the mysteries of the physical body, and the great challenge of mankind lies precisely in the mystery of the human physical body. Just because modern science can do something with the physical body does not mean that it should do so. At some future point, the etheric forces will have to penetrate into the physical body to such a degree that they will begin to transform it, and then the physical body will possess different faculties and possibilities. One step in this direction can be seen in the art of eurythmy.

In the 6th epoch, Skythianos will replace Christian Rosenkreuz as the leader of humanity. He will then carry as his fundamental impulse the mystery of the Word. It is essential that we establish the “I” consciousness during our 5th period – for in the 6th epoch human beings will be incapable of saying words injurious to other human beings or to beings of other kingdoms of nature, such as animals. Skythianos is connected with the power of recitation and the music of the word.